Peut-on envisager le futur quand le passé est trop présent ? Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? La notion de temps y est essentiellement présente mais elle entraîne également une réflexion sur l'Histoire considérant qu'il ne s'agit pas seulement du passé et de l'avenir d'un individu mais aussi de ceux d'un peuple et surtout de mémoire.
Faut-il penser que l'instauration de l'un (l'avenir) suppose la négation de l'autre (le passé) ? Comment un avenir est-il possible si le passé insiste, obsède aussi bien une personne qu'un peuple ? N'y a-t-il d'à-venir que si rien n'a passé, n'est passé ?
Pour entrer dans le développement du sujet, je vais ressortir mes cours de Philo de Terminale L qui ont gardé une place bien précieuse sur mon étagère !
En ce qui concerne l'Histoire d'un peuple, il est vrai et incontestable que la mémoire de ce qu'il s'est passé doit nous empêcher de reproduire les mêmes erreurs. En même temps, cette phrase peut aussi être valable pour l'individu seul.
Règle 1 : Ne pas reproduire les erreurs du passé et pour cela les garder dans un coin de la tête malgré tout...
Saint Augustin disait qu'il n'y a que le présent du passé, le présent du présent et le présent de l'avenir. Il n'y a donc d'après lui ni passé, ni présent et ni avenir. Par conséquent, l'avenir, mon avenir est toujours celui d'un présent, d'un sujet qui pose ce présent uniquement car il a posé un passé. Bref, l'oubli du passé, pour un peuple ou un individu, serait la perte du sens de son présent et encore plus de son avenir. Mais il ne faut pas faire l'erreur de fixer l'essence du passé qui substituerait de façon immuable car cela détruirait le présent et interdirait l'avenir.
Règle 2 : Ne contaminez pas votre présent et votre avenir. Il faut pour cela réussir à se détacher du passé.
Pour Nietzsche, se souvenir n'est pas bien ou mal en soi. Trop de passé tue la vie, trop peu de passé aussi. Il faut apprendre à doser son passé par rapport à son présent pour espérer un avenir comme on le désire. Il faut accepter son passé sans qu'il nous écrase. Freud et Bergson pensent que notre passé est là que nous le voulions ou pas. Le présent est plein de passé qui ne passe pas, ce qui joue sur nos affects et nos visions du monde.
Règle 3 :Acceptez le passé, ne le niez pas et en l'acceptant, en acceptant le fait que ce passé vous a construit, laissez la place au présent et au futur.
Pour conclure à cette petite réflexion, je dirai qu'il est inutile de refouler notre passé car il est là et sera toujours là. Mais ce qui est passé doit rester passé. En d'autres termes, laissons le dans une petite place de notre mémoire, pour éviter de reproduire des erreurs, pour comprendre pourquoi on ressent les choses mais surtout, surtout ne le laissez pas contaminez le présent. Chaque temps doit être à sa place. Le passé a fait son temps, il n'a plus sa place dans le présent sinon le présent n'aura jamais de place et l'avenir ne sera que le passé envahissant. Laissez une chance à votre avenir en prenant soin du présent (qui deviendra de beaux souvenirs pour le passé) et en laissant le passé là où il est. On n'oublie pas par contre on ne vit pas au passé mais au présent.
C.
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